Le Vodoun, un système religieux complexe, tire sa richesse de son support linguistique et de son symbolisme, qui expliquent ses conceptions philosophiques sur Dieu (Mahu : Sèlio et Sèlissa), l'univers (Wèkè), la vie (Gbè) et l'homme (Gbéto). En croyant que l'homme est au sommet de la création, le Vodoun sacralise les éléments fondamentaux de la nature (Feu : Xèviosso, Terre : Sakpata, Eau : Toxosu, Air : Dan), constituant le corps humain et lui fournissant l'énergie vitale. De même, l'homme entre dans le monde des divinités en tant qu'ancêtre-vodoun (Toxwio, Tovodoun-Linsu).
Le Vodoun, à travers sa cosmogonie, sa philosophie et la puissance émotionnelle de ses rituels, guide l'homme vers une harmonie avec la nature, l'univers et l'Être suprême (Dieu). Dans cette harmonisation, l'homme puise la sagesse nécessaire à son existence et à son évolution vers un avenir insaisissable. Bien que le Vodoun traditionnel soit ancré sur la terre béninoise, il se manifeste également au Nigeria, au Togo et au Ghana. Son expansion vers le continent américain à travers l'esclavage a pris d'autres formes, adaptées aux nouveaux contextes.
Il est réjouissant de constater que cette culture spirituelle africaine a survécu aux tourments de l'esclavage, de la colonisation et des révolutions idéologiques. La reconnaissance officielle du culte Vodoun en tant que religion à part entière, avec sa journée de célébration le 10 janvier, remonte aux manifestations internationales de la Route de l'esclavage de 1992 à 1994 (Ouidah 92), sous l'égide de l'UNESCO. Le Bénin, berceau du Vodoun, a entrepris depuis 2016 unes démarches ambitieuses pour valoriser son patrimoine culturel et artistique, avec la fête nationale du Vodoun rebaptisée cette année #VodunDays.
La couleur du Vodoun au Bénin